C'est un dimanche pluvieux
Où des pensées me viennent
Ou me reviennent de vous
Silhouette perçue d'un moment
Sœur de charité, cette fois accomplie.

Je pourrais vous prendre par l'épaule
Vous dire une vieille tristesse,
O rien, seulement celle du temps
Qui passe avec une lenteur sourde
Tel un voyage sans but ou
Une très lente et parfaite mélancolie
Installée, insidieuse, palpable même
Au fond du cœur nu.

Il y a mon piano muet,
Des fleurs d'une autre saison,
Tant de livres inutiles,
Cette page ouverte
D'une lumière blanche qui fait contraste
Avec le gris perché du monde,
D'autres sarcasmes trop long à exposer,
Des souvenirs d'océan et de jeunesse enfuie,
D'absence certaine et d'impossible aux bras tendus.

A ma croisée c'est le même horizon de brumes
Et d'avancée pourtant nécessaire au long cours de soi,
Y vient croiser ce poème tel un oiseau transi
Qui ne dirait rien et de son vol pourtant assurerait
Une course éperdue de mots portés à on ne sait
Quelle espérance d'azur, d'écho à être et poursuivre
En dépit de la coulée des jours et de leur lot d'échéances.