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Les tombes
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2019
A la mémoire de Samuel SABORIT
Les tombes
Les tombes
A la mémoire de Samuel SABORIT
Que veulent les tombes dans l'affaire de la mort ?
Qu'un peu de soleil à leurs pieds daigne, dans la solitude tranquille
des hivers ?
Qu'un lézard, sans vergogne, s'y prélasse, ou parfois, qu'à leur insu, très léger,
un moineau égaré se pose ?
Qu'au printemps, une averse y trouve forte résistance, quand elle tambourine
à cette porte des âmes, peut-être ?
Ou, que le temps, à la longue, efface sur leurs dalles des noms qui crurent pouvoir durer, se déchargeant ainsi du poids d'un sacerdoce ou d'une tâche inutile ?
*
J'ai vu, à un de leurs endroits, tourné vers la mer profonde, un papillon tout blanc qui semblait à son aise et ne rechignait pas à lutiner une compagne ailée, comme si le marbre frais invitait aux ébats, l'éphémère...
Dans les courants aériens d'un air libéré du large, des éperviers planaient eux avec grâce et la cime de cyprès hautains semblait toiser plus bas, l'agencement triste et ordonné des tombeaux.
J'allais par ces allées tranquilles et leurs demeures si bien assises, muettes finalement, et il n'y avait alors, pour ces supposées gardiennes de l'éternité, que d'abyssales questions, sous un ciel qui, lui aussi, hésitait à répondre.
Le même, pourtant, à la barbe de toutes, hiératiques ou engoncées, somptueuses ou modestes, bien plus haut étendait son éternel azur, témoin d'un ailleurs qui apostrophait les destinées terrestres ou voulait malgré tout, offrir aux vivants et aux morts son horizon sans fin ...
Nice
22 novembre 2018
A la mémoire de Samuel SABORIT
Que veulent les tombes dans l'affaire de la mort ?
Qu'un peu de soleil à leurs pieds daigne, dans la solitude tranquille
des hivers ?
Qu'un lézard, sans vergogne, s'y prélasse, ou parfois, qu'à leur insu, très léger,
un moineau égaré se pose ?
Qu'au printemps, une averse y trouve forte résistance, quand elle tambourine
à cette porte des âmes, peut-être ?
Ou, que le temps, à la longue, efface sur leurs dalles des noms qui crurent pouvoir durer, se déchargeant ainsi du poids d'un sacerdoce ou d'une tâche inutile ?
*
J'ai vu, à un de leurs endroits, tourné vers la mer profonde, un papillon tout blanc qui semblait à son aise et ne rechignait pas à lutiner une compagne ailée, comme si le marbre frais invitait aux ébats, l'éphémère...
Dans les courants aériens d'un air libéré du large, des éperviers planaient eux avec grâce et la cime de cyprès hautains semblait toiser plus bas, l'agencement triste et ordonné des tombeaux.
J'allais par ces allées tranquilles et leurs demeures si bien assises, muettes finalement, et il n'y avait alors, pour ces supposées gardiennes de l'éternité, que d'abyssales questions, sous un ciel qui, lui aussi, hésitait à répondre.
Le même, pourtant, à la barbe de toutes, hiératiques ou engoncées, somptueuses ou modestes, bien plus haut étendait son éternel azur, témoin d'un ailleurs qui apostrophait les destinées terrestres ou voulait malgré tout, offrir aux vivants et aux morts son horizon sans fin ...
Nice
22 novembre 2018