A Jacques Eladan

Le grand questionnement

Veillais-tu plus que jamais A l'heure du grand fracas
L'instant pour jamais fécond D'où jaillit la lumière
Et son chemin depuis Où peut-être se dissimule
Ton inaccessible visage Les ayant tous et aucun.

Quel était alors ton dessin sans limite D'inventer le créant
Et tenir à ta merci L'innombrable mortel du créé
Son filigrane d'étrange éternité Sa teneur éphémère
Et si vérace à l'aune exact et magique Du don à tous
de l'être indépassable ?

Au moment du commencement, Imaginer une sorte de regret
Une tentative de reprendre ce qui déjà Se consommait sans fin de toi
Et depuis, dans les interstices de ce qui là parut,
Tes traces indues insistantes, Les larmes de toute mort
L' éphémère reconductible Avant l'ultime consommation
de ce qui t'échappa Ou à la fin, ton pardon
A cette part qui te déborde.